Comme d’habitude, il est vivement conseillé de lire les chapitres précédents et leurs commentaires pour bien saisir la mentalité de ces billets.
Nous allons aborder une série sur le retour du Seigneur.
Les juifs de l’AT n’étaient pas ignorants quant aux prophéties concernant sa venue, ils étaient même de bons fondamentalistes, étudiant les prophéties, attendant son arrivée mais ils étaient si loin du Saint-Esprit qu’ils ne l’ont pas reconnu car ils avaient besoin du Saint-Esprit pour cela.
Ils étaient établis et sûrs que quand le Messie viendrait, il rétablirait le royaume d’Israël. Quand le Messie est venu, ils l’ont “loupé” et ne l’ont pas reçu. Ce Messie (si j’ose dire) ne « correspondait » pas à la « doctrine » qu’ils avaient. Ils s’attendaient à la délivrance de Rome et non pas à la délivrance du péché et d’eux-mêmes. Ils pensaient aux royaumes terrestres d’Israël et n’attendaient pas le royaume de Dieu! Ils attendaient le Lion de Juda mais pas l’Agneau de Dieu! De la même manière, des milliers de chrétiens sont aveuglés par leurs traditions et attendent un retour et un enlèvement qui les feraient échapper à la tribulation et les délivreraient du monde, des contraintes terrestres et amèneraient le jugement sur leur ennemis, Tout ça avec le risque de le « louper » et que l’on dise d’eux, un jour, « ils ne l’ont pas reçu ». Comme c’est étrange que l’on cherche dans la bible des promesses et que l’on n’apprenne pas des erreurs de nos prédécesseurs.
Je vais commencer par une petite histoire qui va nous introduire dans la complexité de la question. On raconte qu’il y a de nombreuses années au Nord de l’Angleterre, une jeune fille d’Armée du Salut, fraichement convertie débordait de la joie du Seigneur et désirait partager son salut avec tout le monde. En marchant le long de la rue d’une petite ville Durham, elle a vu un homme grand, aux cheveux gris venir vers elle et, l’étranger quoiqu’il soit, elle l’a arrêté et a dit, « Pardonnez-moi, monsieur, mais êtes-vous sauvé ? » Le grand étranger s’est penché vers elle et a répondu, avec un visage bienveillant : « ma chère, voulez-vous dire ESOTHEN, ou SOZOMENOS, ou SOTHESOMAI ? » La jeune fille était abasourdie – elle n’y comprenait rien! Elle ne savait pas qu’elle avait arrêté un érudit, Mr. Westcott, un des plus grands hellénistes de son temps et éditeur de la célèbre version grec du NT « Wescott & Hort ». Il lui avait demandé, utilisant trois temps différents du verbe grec :  » Me demandez –vous si j’ai été sauvé ou si je suis en train d’être sauvé ou si je serai sauvé ? Et ensuite Westcott a affectueusement expliqué les trois temps de l’évangile à la jeune fille et quelques richesses de son salut passé, de son salut en cours et de son salut à venir, et quand ils se sont séparés cette jeune fille en savait plus sur son salut et son Sauveur.
De la même manière, quand on me demande, « Crois-tu dans le retour du Seigneur ? » Je réponds : « De quoi parlez -vous? De Sa PAROUSIA, ou Son APOKALUPSIS, ou Son EPIPHANEIA, ou Son PHANAROO, ou Son ERCHOMAI, ou encore Son HEKO ? » Oui, je crois en TOUTES Ses venues et toutes les facettes de Ses venues!
Peut-être êtes-vous comme cette jeune fille, les yeux tout ronds et n’y comprenant rien. La jeune fille savait qu’elle était sauvée mais après avoir été éclairée, elle en connaissait beaucoup plus sur son salut.
Je ne veux surtout pas compliquer ce que l’on croit mais l’inverse est tout aussi dangereux. Faire un amalgame de tous les mots grecs que j’ai cité et les rendre synonymes de « seconde venue de Christ » est complètement faux.
Premièrement l’expression « seconde venue de Christ » n’apparait pas dans la Bible. L’idée d’une seconde venue est étrangère à l’enseignement du NT. Vérifiez vous-même, nulle part vous trouverez le mot « seconde » ou « second » ou « deuxième » en référence à sa venue. Limiter les venues de Christ à deux est très réducteur au niveau vision et au niveau doctrine.
Nous allons donc passer en revue les différent mots qui sont souvent compris « seconde venue » ou « retour ». Surtout ne tirez pas des conclusions hâtives. N’essayez pas de deviner mes convictions, « jouez le jeu » et laissez- vous questionner sans forcément avoir les réponses tout de suite.
Nous allons commencer par le mot « parousia ».
PAROUSIA: Ce mot est employé 24 fois dans le NT. Il vient du verbe PAREMI qui signifie “être présent”. Ce verbe dénote la présence actuelle de celui qui est venu. PAROUSIA n’indique jamais l’acte d’arrivée de quelqu’un mais dénote la présence de quelqu’un qui est déjà arrivé. PAROUSIA signifie « présence. » L’inverse est APOUSIA qui signifie “absence”
Parousia pourrait être traduit simplement parousie ou encore avènement mais il signifie premièrement présence. En aucun cas il ne peut être traduit retour ou venue (même si ça implique qu’une fois venue la personne est présente).
Six fois il est employé pour quelqu’un d’autre que Jésus. Voyons ensemble deux exemples parlants concernant Paul.
2 Corinthiens 10:10 Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes ; mais, sa présence personnelle est faible, et sa parole est méprisable.
Philippiens 2:12 Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant en mon absence.
C’est tellement clair dans ces passages que le mot parousia ne peut être traduit par venue, arrivée, retour. Il est bien question ici de la présence de Paul. Si ce mot voulait dire venue alors son inverse (absence) aurait du être traduit « départ », aucun traducteur ne s’y est risqué.
Dans 2 Pierre 1:16, Pierre dit qu’ils ont fait connaitre la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ comme ayant été témoin oculaire de sa majesté, il fait mention ici de la transfiguration (un fait passé).
Un verset comme 1Thess.5 :23 est souvent mal traduit à cause de cette mauvaise compréhension de ce qu’est la PAROUSIA. Lisez-le dans votre traduction favorite et voyons ensemble ce qu’il donne en littéral: « De plus le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entier, et tout votre être, l’esprit et l’âme et le corps, est conservé irrépréhensible dans la présence de Jésus-Christ notre Seigneur. C’est sûr ça change le texte, ça change la signification et ça change le focus du verset. C’est dans Sa Présence (et pas ailleurs!) que nous sommes conservés irrépréhensibles par Dieu.
Un autre verset souvent utilisé pour dire que parousie veut dire retour, 2Pie.3 :4 2 Pierre 3:4 et disant : Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères se sont endormis, toutes choses demeurent dans le même état, dès le commencement de la création. Si nous regardons bien, les gens doutent des promesses concernant Sa Présence car rien ne change pas par ce qu’il n’est pas encore revenu 😉
La parousia nous la vivons depuis la pentecôte où il est venu à nous et en nous. Nous la vivons parce qu’il a dit qu’il serait avec nous tous les jours. Nous la vivons encore dans une autre dimension quand nous nous réunissons en accord car il a promis que dans ce cas il serait au milieu de nous.
Il est présent dans ses saints. Il est destiné à être vu et admiré dans ses saints (2Thess.1:10).
Et pour les irréductibles qui me sortiraient 2 Thessalonic 2:8: Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat de son avènement. Sans parler de l’époque de l’accomplissement de ce verset, je voudrai juste souligner que ce n’est pas son avènement qui détruit l’impie mais l’éclat de son avènement. Force est de constater que sa présence (déjà dans nos vies) n’a pas toujours le même éclat.
Alors je finirai par ces questions:
Pourquoi la plupart des traducteurs ont traduit « parousia » par venue quand il s’agissait de Christ et par présence quand il s’agissait de Paul ou d’autres?
Pourquoi voyons nous, pour la plupart, l’avènement (la parousie) comme étant la venue, le retour du Seigneur?
Pourquoi avons -nous réduit les venues de Christ à deux alors que la Bible ne le mentionne pas?
Stay tuned pour d’autres mots barbares (euh non! plutôt grec!)