parabole-du-bon-grain-ivraie
Le 1er mars 2002, alors que je me trouvais devant Jésus, il me disait: « cesse de prier pour un réveil car ce n’est pas un réveil que j’ai pour vous mais une réforme ; je vais changer la compréhension et l’expression du christianisme en une génération ».
Quand j’ai commencé à partager cette parole, j’ai rencontré de l’opposition.
Parmi ceux qui s’opposaient et s’opposent encore aujourd’hui :
Ceux qui ont quelque chose à perdre dans cette réforme, notamment leur royaume.
Des fondamentalistes, pour qui Jésus ne peut pas réformer l’église qu’il bâtit vu qu’il fait toutes choses parfaites.
Des fervents défenseurs du réveil qui persévèrent à attendre ce fameux réveil.
Des « érudits » qui affirment que le concept d’une réforme est absent dans la bible.
Des pessimistes et négatifs pour qui tout va aller de pire en pire.
Ce 1er mars 2002, parmi les paroles que j’ai entendu il y avait aussi : « la réforme va devenir un sujet à la mode… »
En 2002, la plupart était focalisé sur un réveil et sur la croissance de l’église. A cette époque, plusieurs m’ont accusé d’être anti-réveil, d’agir contre l’église, de semer la confusion, d’être complice du diable pour tuer la foi pour un réveil en France  etc…
8 ans plus tard, la réforme est devenue un sujet de prédication, de débat et même de conflit. Ce mot dépasse même, en France le cadre religieux et s’invite dans la politique et le sport.
Quelques uns sont devenus prédicateurs de la réforme. Le mot réforme est prêché mais dans des sens diamétralement opposés, ce qui sème une confusion. Quand l’ennemi ne peut empêcher la semence de la parole il sème l’ivraie. L’ivraie a la même apparence que le blé.
L’ivraie :
Certains parlent d’une réforme en louchant sur les modèles « mégachurch » à l’américaine.
Pour d’autres, la réforme est devenue un exutoire à leur rébellion.
Pour d’autres c’est juste un prétexte pour réagir à leurs blessures et régler des comptes.
Pour d’autres, juste un moyen de montrer  qu’ils sont dans le vent et rajoutent leurs ingrédients à la sauce sans avoir reçu de recette d’en haut.
D’autre, au nom de la réforme, se permettent de tirer à boulet rouge sur les pasteurs et parfois même d’avoir des propos grossiers à leur égard. On ne reconnait pas là l’esprit de Christ.
J’ai même entendu certains avoir des théories intéressantes mais au niveau pratique ils font pire que ce qu’ils dénoncent.
Attention à ce que la réforme ne devienne pas comme une dénomination. La ruse de l’ennemi c’est de glisser une séduction parmi neuf vérités, comme ça l’erreur est plus facile à avaler.
Le bon grain :
le concept de la réforme prend vraiment forme, et cela dans différentes langues, cultures, pays et continents.
Je suis époustouflé de constater que le premier trimestre 2002 a été pour beaucoup un tournant, une prise de conscience parfois très pratique. Des gens qui ne se connaissaient pas, qui n’ont pu se « voler » les paroles ou révélations les uns aux autres ont reçut des choses similaires et ont commencé à « s’actionner » sur des nouveaux terrains.
Pour donner un exemple saisissant, le 28 févr. 2002, une jeune femme recevait ses paroles « I will change the understanding and the expression of christianity in one generation » (exactement les paroles que j’ai reçu le lendemain en français,pour elle, un ange avait traduit parce que l’on sait tous que le Seigneur parle français ;-)).
Environ 9000kms nous séparaient. Nous nous sommes rencontrés il y a 3 ans et avons été émerveillés de la similitude de révélation et de mots.
Quand je médite sur ces paroles reçues, je suis soulagé de voir que le Seigneur lui-même va changer la compréhension et l’expression du christianisme, ce n’est pas nous. Il a commencé, je le vois au fil des années qui passent. Plus de réceptivité, plus de clarté, plus de définition…
Un autre signe des temps, le troisième congrès international sur l’évangélisation mondiale vient de s’achever. Il y avait 4200 responsables de 198 pays voici quelques extraits du rapport (glanés en grande partie sur :http://conversation.lausanne.org/fr et dans dans Christianisme Aujourd’hui – novembre 2010 – édition française)
Lausanne III au Cap: les évangéliques ont besoin d’une «Réforme»
 
Le Cap (Afrique du Sud), 24 octobre 2010 – Les 4200 responsables évangéliques  réunis pour le troisième Congrès international sur l’évangélisation mondiale du 17 au 24 octobre ont affirmé la nécessité d’une Réforme. Les délégués de 198 pays ont réfléchi, dialogué et prié ensemble au sujet de l’annonce de l’Evangile en ce début de 21e siècle.
 
… Nous avons besoin d’une Réformation
Le 23 octobre, le théologien britannique Chris Wright, qui a dirigé les travaux théologiques du congrès, a rappelé avec fermeté que «le plus grand problème de Dieu pour faire connaître son œuvre rédemptrice, ce n’est pas la société, mais certaines lacunes dans le domaine de la cohérence des chrétiens entre leur vie et leur message». Convaincu de la pertinence du message du salut pour le monde actuel, il a appelé de ses vœux une nouvelle Réforme de l’Église. Avant d’aller annoncer l’Évangile au monde, les responsables évangéliques doivent mettre de l’ordre à leur niveau.

Chris Wright  dit à ce sujet : « La tentation de la recherche du pouvoir et de la position est très forte. Et, malheureusement, de nombreux responsables évangéliques y cèdent. Ils ne suivent ni l’enseignement du Christ, ni son exemple. La « domination » peut prendre de nombreuses formes au sein de l’Eglise, par le biais des responsables et des pasteurs. Celle-ci se retrouve notamment dans l’abus de confiance, l’exploitation pour le profit personnel, la répression des femmes, la manipulation de l’argent et du pouvoir ».

La plupart des orateurs ont souligné la problématique du succès dans les Églises évangéliques. Le Dr Greg Pritchard, de l’European Leadeship Forum, dit : « Tant les leaders évangéliques que les donateurs sont centrés sur la comptabilité des conversions qui, selon eux, permet d’évaluer si les dons sont bien utilisés. La pensée évangélique est dominée par le nombre de conversions ». Il continue : « L’appel de Jésus est de faire des disciples, pas des conversions. Bien que Jésus ait parlé à des foules, il a passé la plupart de son temps – durant les trois ans de son ministère public – à former douze disciples. Lorsque Jésus les a appelés à faire des disciples, il leur a enseigné à faire ce qu’il a lui-même fait avec eux: passer une grande part de leur temps dans des petits groupes qui permettent d’intensifier les relations ».

Christ Wright rappelle l’enseignement de John Stott au sujet de l’article 12 de la Déclaration de Lausanne : « La croissance numérique de église est presque devenue une obsession pour nous. Ainsi, désireux – voire même déterminés – de garantir une réponse à évangile, nous nous sommes résolus à employer des méthodes douteuses, que Paul aurait presque certainement inclues aux « actions honteuses qui se font en secret », auxquelles il disait avoir renoncé (2 Co 4.2).  Nous avons compromis notre message (« falsifié la Parole de Dieu », 2 Co 4.2), en éliminant les éléments indésirables comme le renoncement à soi et le jugement, afin de le rendre plus acceptable pour l’homme moderne ; ou alors nous avons manipulé nos auditeurs par le biais de techniques de pression, ce qui revient à traiter les êtres humains moins bien que des humains ; ou encore, nous sommes devenus excessivement préoccupés par les statistiques – comme si l’œuvre de l’Esprit Saint de Dieu pouvait se réduire à de simples statistiques ! –, ou avons même été malhonnêtes au niveau de leur utilisation, en publiant des rapports pas entièrement justes. Voilà une liste bien déplaisante d’actions honteuses » (Lausanne Occasional Paper 3, p. 45).
Pour Chris Wright, les trois défis principaux de église sont actuellement le combat contre les idoles du pouvoir, du succès et de la cupidité. Il rappelle que Dieu nous appelle à nous détourner des idoles en nous consacrant à Dieu et en recherchant à servir dans l’humilité, l’intégrité et la simplicité.
C’est ce que j’appellerai une bonne prise de conscience, un bon début. Je ne me fais pas d’illusion, si la prise de conscience vient de Dieu, la chair va tenter de résoudre le problème. C’est un bon début mais beaucoup reste à faire, en commençant par nos propres cœurs.
En passant, faisons attention de ne pas devenir des réformalistes, des gens qui se contenteraient de la forme, de la théorie et en deviendraient des défenseurs de la réforme sans en vivre le contenu. Car à défaut d’être des réformateurs ces gens peuvent devenir des « réformatueurs ».
D’autres billets vont suivre sur ce sujet pour plus de définitions et moins de confusions.
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