Le vrai repos de l’âme

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Article tiré du site Cap-Hesychia

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Jésus a dit : Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et accablés, vous qui êtes déprimés, parce que vous ployez sous un fardeau trop lourd, et je vous donnerai du repos. Acceptez de vous laisser diriger par moi et mettez-vous à mon école, car, de tout mon cœur, je suis doux et humble. Ainsi votre vie trouvera son épanouissement dans le repos. Oui, mon joug est utile et la charge que je vous impose est légère.(1)

Les mots grecs traduits ici par « fatigués et accablés » comportent les idées de « fatigués, épuisés, usés, lassés, peinés, accablés, surchargés, surmenés, stressés, traumatisés ». Le premier verbe est à la voix active et le second à la voix passive, montrant ainsi que la cause est autant ce qu’on fait que ce qu’on subit. Les deux verbes sont au participe présent littéralement « vous tous peinant et étant surchargés »
Dans les notes de la transcription citée nous lisons ceci : « Le mot traduit par fatigués est étymologiquement parent de marteau et de coup. Il désigne en premier lieu la fatigue physique et morale résultant d’un coup reçu. Certains auteurs grecs l’emploient dans le sens de dépression. Il signifiait aussi épuisé, las et abattu. Accablés évoque l’image d’une bête de somme ployant sous une charge trop lourde, d’un bateau qui s’enfonce profondément dans l’eau… »(2)

Je vous propose une autre version plus imagée.
Êtes-vous fatigués? usé? brûlé (en burn out) par rapport à la religion? Venez à moi. Échappez-vous avec moi et vous retrouverez votre vie. Je vous montrerai comment prendre un repos réel. Marchez avec moi et travaillez avec moi, observez comment je le fais. Apprenez les rythmes spontanés de la grâce. Je ne poserai rien de lourd ou de mal adapté sur vous. Restez en ma compagnie et vous apprendrez à vivre librement et légèrement.(3)
N’est-ce pas merveilleux ? Ces mots sont comme un baume.

Tout d’abord, peut-être êtes-vous septiques sur le fait que cela puisse concerner la religion. Nous retrouvons le même mot grec et la même pensée dans cette autre parole de Jésus : Malheur à vous aussi, docteurs de la loi ! parce que vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et que vous ne touchez pas vous-mêmes de l’un de vos doigts.(4)
Eh oui, à l’instar des choses de la vie, le religieux peut aussi occasionner chez nous un tel état. Surtout quand nous avons voulu vivre selon Dieu en étant sincères. La vraie spiritualité est un cheminement, ce n’est pas lourd ni mal adapté, avec elle nous vivons libre et léger.
La religion, elle, comme les autres défis de la vie, peut arriver à nous rendre:
– Fatigués de nous-mêmes, des autres.
– Fatigués de ce qu’on entend.
– Fatigués d’essayer.
– Fatigués de croire encore et encore (et c’est que le début d’accord d’accord).
– Déprimés, sans énergie, « tout ça pour en arriver là ! ».
– Surchargés par les « il faut », les « il ne faut pas » et de plus il faut persévérer !
– Usés par le temps qui passe alors que rien ne se passe.
– Pliés sous le fardeau, sous la lourdeur de l’échec et de la culpabilité.
– Parfois même, nous sommes déboussolés, sans réponse et nous ne savons plus.

Chose intéressante, Jésus ne condamne pas ces personnes d’être épuisées, déprimées, arrivées au bout, découragées…
Tu as le droit de ne plus en pouvoir, tu as même le droit de craquer ou de ne plus savoir où tu en es.
Et non seulement Jésus ne nous condamne pas mais il éprouve pour nous de la compassion comme en témoigne ce texte:
Voyant la foule, il fut ému de compassion envers eux, pour elle, parce qu’elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point de berger. (5)
Une version française tirée de l’araméen a traduit « épuisés et abattus ». (6)

Il ne nous exhorte pas non plus à :
–      régler le problème,
–      ne pas se laisser aller, ne pas s’écouter et réagir
–      prendre autorité sur ce qui nous pèse.

Par ses compassions, il nous invite :
– Venez à moi vous TOUS (il n’y a pas d’exclusion). Venir est un verbe dynamique, c’est plus que prier !
– Du point où vous en êtes. A partir de l’état dans lequel vous êtes, venez à moi
– Je vous donnerai du repos (litt, je vous reposerai, je vous rafraîchirai, je vous restaurerai, il y a même une idée de recréation).
Il fait la même promesse que Dieu à Moïse : Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos. (Litt. ma face (ma présence) ira et je te donnerai du repos).(6)
Pourquoi le repos est-il ici possible ? Parce que la promesse de sa présence est ferme.

Jésus invite TOUS ceux qui sont fatigués et chargés et non pas ceux qui sont tout frais et pleins d’illusions.
Peu importe sous quel joug tu ploies, peu importe ce qui t’a usé, cassé et malmené, l’invitation est pour toi.

Il y aurait encore tant de chose à développer sur ce passage… cela fera peut-être l’objet d’une suite.
En attendant, le seul effort qui nous est demandé est d’entrer dans son repos et de nous reposer de nos œuvres.
Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes. Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos…(7)

(1) Évangile de Matthieu 11:28-29 version Parole Vivante d’Alfred Kuen
(2) Notes sur Matthieu 11:28-29 version Parole Vivante d’Alfred Kuen
(3) Version The Message d’Eugene Peterson, traduit par mes soins
(4) Évangile de Luc 11:46
(5) Évangile de Matthieu 9:36
(6) Évangile de Matthieu 9:36, les Evangiles traduits du texte araméen par Joachim Élie et Patrick Calame
(7) Exode 33:14
(8) Épître aux Hébreux 4:10-11

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Cet article a 9 commentaires

  1. Gianluca

    Bonjour,
    J’ai lu plusieurs articles sur ce site et j’apprécie vos messages. J’ai eu en vous lisant l’impression que comme si vous ne croyez plus à l’Église. Peut-être que je me trompe. Je pense que l’expérience de la rencontre avec Jésus vous a totalement bouleversée que vous avez subi un choque. Cela ne m’étonne pas que vous avez passé un ou des moments de crises avec beaucoup de questions. Si j’étais à votre place ça serait aussi la même chose. Mais j’aimerai comme même que vous puissiez si possible commencer à croire à l’Église. Vous dites peut-être (en vous même) que pour le moment ses églises sont dans la Babylone la grande, Ok mais Dieu vous a dit qu’il allait réformer la connaissance et l’expression du christianisme, selon vous pourquoi ? Dieu fait (ou fera) ce travail justement pour faire en sorte que ces églises (pas toutes) ne soient plus dans la Babylone. Vous vous souvenez lorsque l’apôtre Paul a dit qu’il voulait présenter son église à Christ comme une vierge pure, sans tâches et ni ride ? Cela montre qu’avant qu’elle soit ainsi, elle avait beaucoup de choses à changer et à réformer. Il vrai que la réforme commence à l’intérieur de nous. Pour moi, ce qui compte ce n’est pas de savoir si on est dans l’erreur ou dans la vérité. Ce qui est important selon moi c’est d’être dans la bonne direction car si même nous sommes dans l’erreur ou dans la Babylone mais que nous avons la bonne direction, tôt ou tard on sortira de Babylone. Mieux vaut être dans l’erreur et avoir la bonne direction que d’être dans la vérité et être dans la mauvaise direction. Voilà pourquoi on peut parler des chrétiens rétrogrades et des sois disant croyant qui se convertissent à Christ. Peut-être que je me trompe et que c’est juste une impression. Je comprends aussi que pour le moment vous voulez vous détacher des églises pour un temps afin de vous désintoxiquer de Babylone et de rechercher directement la voix de Dieu. Je suis content pour vos messages dans les articles que je lis qui sont pour moi d’une grande bénédiction. Que Dieu vous bénisse.

    1. Paddy

      Pour être honnête, je crois en l’Église mais celle que Jésus bâtit et non l’institution des hommes. Dieu n’appelle pas un système à se réformer mais des coeurs. Ces coeurs réformés croient autrement, ont un nouveau mode d’interaction, ont une expressions différentes et forme ce “christianisme” qui était prévu à l’origine. Je ne suis plus sous le choc, je ne prêche plus contre quelque chose mais pour quelque chose, l’Ekklesia que Jésus bâtit. Est-ce que des pierres pour formé l’édifices sont encore “dans Babylone”? Je le crois très fort et loin de moi de les critiquer où les juger mais je ne me fais aucune illusion concernant le christianisme institutionnel qui est plus de “l’Eglisianisme” que du christianisme.
      D’où je suis, je vois émerger cette Ekklesia et je ne méprise pas les petits commencements. Bénédictions.

  2. Ellidja

    Salut Patrick, j’aimerai trouver ce repos. Mais voilà je flippe de perdre mon salut et de ne pas être sauvé, d’être laché par Jesus car je n’arrive pas à me débarrasser d’une addiction par période. Crois tu qu’un péché répétitif puisse nous condamner? Et pourquoi ca revient si Jesus a pris cela sur la Croix ?

    1. Paddy

      La question du péché est une question qu’il faut traité mais pas de manière religieuse. Qu’appelle-t-on péché? c’est la vraie question.
      Ce que j’ai remarqué c’est plus nous combattons le péché plus nous lui donnons de la force.
      Commence par ne plus croire que tu es un pécheur qui voudrait être saint. crois plutôt que tu es un saint à qui il arrive de pécher. tant qu’on se voit comme des pécheurs, des vaincus quoi de plus normal que le péché et l’échec!
      Dieu ne se sépare pas de nous quand nous “péchons”, c’est nous qui, de notre coté, perdons le sens du contact avec Lui.

  3. Jo

    Bonjour Patrick,
    Merci pour cette article.
    Je vois que tu donnes des sources de traduction de la bible moins “conventionnelles”. Que conseillerais-tu pour une personne “normal” (dans le sens où je n’ai pas beaucoup de temps pour comparer différentes versions) et qui se rapproche le plus du vrai sens en terme de traduction et que je pourrais utiliser pour mes lectures?
    J’avais une autre question concernant le livre de Watchman Nee “L’homme spirituel”. L’as-tu lu et si oui qu’en penses-tu au regard de ce que tu partage sur le Christ en nous ?
    Meilleures salutations

    1. Paddy

      Dans ce cas je conseillerai d’avoir une bible imprimée agréable à lire et en parallèle d’acquerir Un logiciel comme bible online ou autre pour que la comparaison de version soit aisée et rapide ou de consulter ce site http://djep.hd.free.fr/LaReferenceBiblique/
      Pour le livre de Watchmen Nee, c’est intéressant, la lecture n’est pas facile, c’est dense et pourtant c’est un peu « réducteur ». Bon livre mais pour le sujet ne pas le prendre pour « la référence », le thème est vaste et mérite plusieurs approches.

      1. Decker

        Bonjour!
        Tout d’abord un immense merci pour ce blog, ce qui s’y lit, quel cadeau!!! Quelle bouffée d’air! J’ai l’impression qu’en vous lisant, les choses se mettent en place, à leur bonne place en moi.
        Ma question est la suivante: vers la 20aine, j’ai eu ma période « je dois prier pour tous les malades dont j’entends parler, aller visiter tous les malades des hôpitaux…(j’exagère un peu… vous l’aurez compris) ». Et bien sûr « je dois écouter ce que Dieu veut me dire par rapport à chaque situation, il faut que je L’entende pour ne pas faire « faux » »… mais je n’entendais bien souvent rien… je me suis brûlé les ailes. J’ai été dans de tels états de stress… ayant le sentiment de porter tellement de poids sur les épaules… (Certes, malgré cela, Dieu a été bon, si bon, avec les personnes que je suis allée visiter ainsi qu’avec moi… mais ce fut une période très difficile). Je me suis distanciée de tout cela car c’etait bien trop lourd.
        J’ai très peur de retrouver ce fardeau à partir du moment où je me rapprocherai de Dieu de manière moins intellectuelle que ce que je fais depuis de longues années…
        et, j’ajoute encore juste que si on me répond « ben prie et écoute ce que le Seigneur aura à te dire pour chaque personne qu’Il te met à cœur » ça ne m’aide pas du tout, au contraire, puisque je ne L’entends pas si clairement……
        Merci de m’avoir lue!
        Et merci pour tout ce que vous donnez sur ce blog!

        1. Paddy

          Relax, il n’y a rien à “performer” en matière d’écoute, rien à prouver. l’écoute est une attitude qui transforme. Le plus souvent tu n’entendras rien et pourtant il te transformera comme en “tâche” de fond. Dieu ne désire te télécommander mais s’incarner en toi.
          Donc relax, le stress brouille notre réception, c’est lui qui fait la plus grande part.