Sentir et goûter intérieurement

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Article tiré du site Cap-Hesychia

J’aimerais juste apporter une résonance à une parole d’Ignace de Loyola, fondateur de La Compagnie de Jésus dont les membres sont appelés « jésuites ». On pourrait penser que la spiritualité Ignatienne, portée vers l’action, la mission, la théologie, l’éducation, dédaigne l’intériorité, les sens spirituels et les saveurs intérieures. Rien n’est moins vrai. Les notions de sentir et de goûter intérieurement apparaissent très fréquemment dans les écrits d’Ignace de Loyola (cf. les Exercices spirituels, le Journal spirituel, l’Autobiographie ou les Lettres).
La mention la plus significative à mes yeux (parmi celles dont j’ai fait la lecture bien-sûr) se trouve dans la deuxième annotation des Exercices spirituels: « Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme, mais de sentir et de goûter les choses intérieurement. » Ces deux verbes, sentir et goûter, concentrent de nombreuses composantes de l’expérience de Dieu vécue puis proposée par Ignace. Les sens corporels, les affects, les sentiments et la connaissance, sont tous ici convoqués à rendre tangible le plan intangible de l’Esprit. Ignace invite à entrer dans le monde de l’intériorité pour apprendre à en nommer, à en discerner et en approfondir les multiples aspects, afin d’aspirer à une expérience intégrale.
Cette parole concerne également l’intériorité. nous pourrions lire d’innombrables livres, courir les conférences sur le sujet, surfer sur le net à l’affût du moindre site qui en ferait mention, discourir dessus et accroître notre savoir ; notre âme ne serait pas rassasiée car ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme, mais de sentir et de goûter les choses intérieurement.

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Cet article a 32 commentaires

  1. Ludz

    Et oui je poste encore 🙂
    Je voulais vous partager ce verset que j’ai découvert aujourd’hui (et non je ne connais pas la Bible par coeur).
    Sophonie 3:17 version Chouraqui: IHVH-Adonaï, ton Elohîms, est dans tes entrailles le héros qui sauve; il exulte de joie pour toi, il se tait en son amour. Il s’égaye pour toi dans la jubilation. »

    1. Paddy

      Et bien, tu étais passé entre les gouttes, Ce verset, je l’avais abordé dans les cap-Hesychia précédant et suivant celui que tu as fait. Les séminaires se suivent et ne sont pas des photocopies les uns des autres donc le contenu et la chronologie peuvent varier sensiblement.Je suis content que “la goutte” est finie par t’atteindre 🙂

  2. Ludz

    En fait je viens de faire un bond en révélation. J’étais en train de lire l’Equipe (oui je lis autre chose que la Bible 🙂 ) et il y avait un quizz “Connaissez vous Cristiano Ronaldo?”.
    Et là j’ai réussi à mettre des mots sur ce que Dieu m’avait donné. Et que Patrick avait introduit à Cap Hesychia.
    J’ai eu 20/20 au quizz sur Cristiano Ronaldo, pourtant je ne le connais pas en tant que personne. Et lui ne me connais pas.
    Je pourrais avoir 20/20 au quizz biblique … ce n’est pas pour autant que je connais Dieu en personne.
    Il y a une énorme différence, un fossé entre savoir des choses sur quelqu’un et connaitre quelqu’un. Dans le deuxième cas, il doit y avoir je pense une réciprocité. Le mot connaissance dans Osée 4:6 a je trouve une si belle traduction dans la version Chouraqui. Il remplace “connaissance ” par “la pénétration”. Ce terme peut faire sourire ou choquer mais il est pour moi tellement énorme. Cela parle du mystère du couple dont Paul parle entre Christ et l’Eglise, le couple selon Dieu. On retrouve la relation, la fusion, l’incarnation, la réciprocité. D’ailleurs Jésus a dit: malgré nos dons, nos miracles: Je ne vous connais pas, vous qui pratiquez l’iniquité. Loin de moi la prétention d’avoir tout découvert et compris à ce sujet. Mais, j’y vois déjà que les oeuvres (miracles, guérisons, prophéties …) sont différentes de l’iniquité selon Jésus. L’iniquité serait cette non connaissance expérimentale, relationnelle … amoureuse de Christ, de Dieu en nous. Marcher dans la justice, c’est ça pour moi. En tout cas c’est ce que je comprends aujourd’hui. Et cela passe par l’intériorité pas par la lecture de la Bible. Lire la Bible a son “utilité” évidement, mais la théologie est la science du vécu, de l’expérience, du vivant. La Bible, c’est la théographie. Si je veux connaitre mon père, je vais passé du temps avec lui, partager des moment avec lui. Je ne vais pas juste lire sa biographie.

  3. Ludz

    Bonjour Patrick,
    J’ai commencé le livre des exercices spirituels d’Ignace de Loyola. J’ai d’abord lu un livre qui retrace brièvement son cheminement spirituel. Il était très porté sur la pénitence quand même, mais j’imagine que c’était un trait de la spiritualité de son époque.
    Concernant les exercices, j’ai lu l’introduction (très importantes pour comprendre le reste)et survolé les exercices, j’avoue être un peu perdu devant tant de choses à assimiler notamment sur le péché.
    Comment ce livre t’a t’il aider dans ton cheminement intérieur?

    1. Paddy

      En fait ce n’est pas un livre a lire d’un trait, c’est comme un manuel pour ceux qui guide des retraites, où le silence à une grande place. Ceux qui animent les retraites arrive à tirer les pépites de cette méthodes. Personnellement, ce livre ne m’a pas aider mais je connais plusieurs personnes qui ont assisté à ces retraites qui les ont beaucoup aidés. C’est surtout destiné à un public catholique mais pas que.